Publié le 30 nov. 2021

Thématique Culture/Patrimoine

Le Département de l’Aube acquiert l’ensemble immobilier « Notre-Dame de Bon Secours » : 5 600 m² idéalement situés au cœur de Troyes.
Coût pour le Département : 1,6 M€.

1| Notre-Dame de Bon Secours : un site d’exception au cœur du centre historique de Troyes

Le site de « Notre-Dame de Bon Secours » : 5 600 m² dans le « Bouchon-de-Champagne »

Le 25 novembre 2021, le Département de l’Aube a acquis l’ensemble immobilier appartenant à la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Bon Secours.

Ancien siège de la congrégation, ce site de 5 600 m² est situé dans le centre historique de Troyes dit «Bouchon-de-Champagne». Il est composé des éléments suivants :

  • une chapelle de grande dimension (18 m X 6 m) de style néogothique (1 180 m²) dite « chapelle de la Maison-Mère ». Construite à la fin du 19è s, la chapelle n’a pas de transept mais des bas-côtés dont les voûtes ont la forme d’anses de paniers. Les murs sont recouverts de boiseries en chêne à 1,50 m de hauteur. Elle comporte, par ailleurs des vitraux remarquables ;
  • des bâtiments R+1 à usage de bureaux ou d’habitation comportant des caves exploitables (1 740 m²) ;
  • des garages (174 m²) ;
  • des béguinages (135m²).Un béguinage est un lieu où vivait une communauté religieuse laïque de béguines (des célibataires ou veuves, qui appartenaient à la communauté sans avoir formé de vœux perpétuels comme doit le faire une religieuse). Dans ce site, il s’agissait plutôt d’un endroit où étaient reçus les hôtes de la communauté ;
  • un grand jardin ;
  • 3 cours.

La chapelle de la Maison-Mère se distingue par ses vitraux originaires de New York (USA)

Initialement, la chapelle de la Maison-Mère n’était éclairée que par des verrières. En 1951, celles-ci ont été remplacées par des vitraux provenant de la maison du Bon-Secours de New York (fermée en 1946). Ces vitraux ont été restaurés et posés par l’entreprise du maître verrier troyen Gaston Vinum.

Ces 21 vitraux correspondaient parfaitement au site troyen puisque la chapelle de New York avait été construite suivant les plans de celle de Troyes. Les vitraux ont été réalisés, vraisemblablement à la fin du 19è s par l’atelier de Franz Xaver Zettler (1841-1916), peintre-verrier de la cour de Bavière (Allemagne). Ils avaient été offerts par des bienfaiteurs de la communauté américaine à l’ancien couvent du Bon Secours de New-York (USA).

L’iconographie est caractéristique des chapelles monastiques du 19è s, qui alliait figures de saints fondateurs et scènes évangéliques lisibles et pédagogiques.

Les vitraux du chœur présentent ainsi un cycle sur la vie du Christ. Ceux de la nef montrent les saints patrons du fondateur de la congrégation, Paul-Sébastien Millet, ainsi que des premières mères supérieures : Sœurs Augustin, Bernard et Constance. Certains vitraux portent par ailleurs l’inscription « in memoriam », ainsi que le nom du donateur.

Les 5 vitraux du chœur relatifs au Christ :

  • l’Annonciation,
  • la Nativité,
  • la Crucifixion,
  • la Résurrection,
  • l’Ascension.

Sur les bas-côtés, on trouve des Saints :

  • Saint-Paul,
  • Saint-Augustin,
  • Sainte-Constance,
  • Saint-Bernard,

Dans l’oculus, au-dessus de la tribune, il s’agit de Notre-Dame-des-Douleurs.

Enfin, à hauteur de la tribune, les vitraux plus petits représentent :

  • Saint-Vincent-de-Paul et Saint-Camille-de-Lellis, patrons secondaires de la Congrégation ;
  • les attributs de la Vierge tels qu’ils sont nommés dans les Litanies (au nombre de quinze : le soleil, la lune, l’étoile, le lys, le massif de roses, la tige de Jessé, le cèdre, l’olivier, le puits, la fontaine, le miroir sans tache, la tour de David, la porte du Ciel, le jardin clos, la Civitas Dei),

1,6 M€ pour un site aux nombreux atouts

Si le Département de l’Aube a décidé d’acquérir cet ensemble immobilier, c’est que celui-ci présente de nombreux atouts pour y développer des projets :

  • sa localisation en cœur de ville,
  • son excellent état de conservation,
  • les éléments patrimoniaux remarquables qui le composent.

Coût de l’opération : 1,6 M€ entièrement financé par le Département auprès de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Bon Secours.

Des pistes à l’étude pour réinvestir les lieux

Plusieurs pistes sont à l’étude pour mettre à profit le site de Notre-Dame de Bon Secours. Parmi elles, la mise à disposition d’une partie des lieux au centre pour l’UNESCO Louis-François de Troyes pour son Institut mondial d’Art de la jeunesse (IMAJ).

2| Notre-Dame de Bon Secours : une congrégation historiquement ancrée dans l’Aube

La Congrégation des sœurs de Notre-Dame de Bon Secours : d’Arcis-sur-Aube à Troyes

La Congrégation des Sœurs de Notre-Dame de Bon Secours a été fondée en 1840 à Arcis-sur-Aube par le Père Paul-Sébastien Millet, originaire du Mériot (Aube). Elle est rapidement victime de son succès. Attirant de nombreux jeunes, la Maison d’Arcis-sur-Aube s’avère vite trop petite.

Le Père Paul-Sébastien souhaitait, quoi qu’il en soit, implanter une communauté de religieuses garde-malades à Troyes. Celle-ci s’installe d’abord en 1843 au 17 rue Hennequin, dans un logement bientôt trop étroit lui aussi.

Le fondateur se lance dans une nouvelle recherche et trouve une vaste demeure à louer située au 11 rue du Cloître-Saint-Etienne. La communauté s’y installe en 1849. Le fondateur acquiert les locaux en 1855 qu’il rétrocède en 1869 à la congrégation.

Le 11 rue du Cloître-Saint-Etienne à Troyes

A l’origine, les maisons de la rue du Cloître-Saint-Etienne appartenaient à la collégiale Saint-Etienne, église fondée à Troyes en 1157, par le comte Henri 1er de Champagne. L’habitation principale est une ancienne maison canoniale construite en 1533, dont les bâtiments en colombage entourent une cour carrée sur trois côtés. Au rez-de-chaussée se trouve un petit cloître. Ces bâtiments ont été modifiés à l’arrivée de la congrégation en 1849.

Au fil des années, les bâtiments en pans de bois se sont délabrés. Une réhabilitation de l’ensemble du site a été lancée en 1991. Les travaux durèrent deux ans. Ils permirent de découvrir et mettre en valeur les vestiges de l’architecture troyenne de 1533.

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